Revenons sur cette course à la sardine, orchestrée d’une main de maître par le Team Vendée Formation !
Si vous l’avez suivi, j’espère que vous y avez pris du plaisir ! Sinon, voici mon recap, en essayant de ne rien oublier !
Sur cette course, j’ai fait équipe avec Pierre Daniellot.
Pierre a 19 ans, il a passé toute sa vie sur un bateau entre les Antilles et les îles du Pacifique. Il a été retenu par le Team Vendée Formation comme Co-Skipper sur les courses en double. Ca a été un plaisir de découvrir la course en double en figaro ensemble. Toujours dans la bonne ambiance et dans la recherche de performance !
Nous étions l’équipage le plus jeune et le moins expérimenté de la course. Nous l’avons abordé sans pression, avec l’objectif principal de se faire plaisir et donner le meilleur de nous même !
Le trophée Naomis, première étape et belle mise en jambe
Le parcours : un départ devant Saint Gilles Croix de Vie, aller-retour à Arcachon et tour de l‘île d’Yeu pour conclure.
Cette première étape était un premier test grandeur nature pour se tester, se frotter à nos concurrents et prendre nos marques en double en course.
Un super exercice pour se rendre compte de l’importance de la répartition des rôles, l’organisation à bord, le sommeil et de l’intensité de l’énergie à fournir !
Un super début de course !
Un top départ et un passage 4èmes à la bouée de dégagement (ce qui nous a d’ailleurs valu une récompense !) avant d’attaquer le vif du sujet : deux longs bords de reaching rapides jusqu’à Arcachon.
Rapide, humide, en glisse, des nuits étoilées, des dauphins, les heures de sommeil qui se comptent sur les doigts d’une main...
Un sprint d’une quarantaine d’heures pendant lesquelles nous n’avons rien lâché ! Malheureusement, nous avons été en déficit de vitesse par rapport à nos concurrents expérimentés sur ces bords malgré tous nos efforts pour tenir le rythme.
Nous sommes tout de mêmes arrivés 18èmes à l’issu d’un tour de l’île d’Yeu dans la pétole, devant notre petit paquet de concurrents de fin de classement, au lever du jour !
8h30 : juste quelques minutes trop tard pour avoir la marée nous permettant d’entrer dans le port… Nous avons du rester à l’extérieur quelques heures, l’occasion de faire une sieste pour commencer à récupérer avant la seconde étape !
A peine 2 jours pour récupérer, débriefer avec nos collègues du Team Vendée Formation et préparer la suite, ça passe super vite !
La Saint-Hilaire Sardinha Cup : une deuxième étape « marathon » !
Le parcours : Départ de Saint Gilles Croix de Vie, une grande remontée jusqu’aux îles Scilly à la pointe de l’Angleterre, une grande descente pour contourner une bouée devant Bordeaux, puis une dernière boucle entre Saint Gilles et le Banc de Guérande.
Là, on rentre dans le vif du sujet ! 775 milles à parcourir, la plus longue étape jamais courue en Figaro (hors Transat). Ca va être un peu nouveau pour tout le monde, mais particulièrement pour nous !
En mode « course au large »
Nous avons revu un peu notre organisation à bord par rapport à la 1ère étape où nous avons vraiment très peu dormi : impossible de tenir le même rythme sur 5 jours de course !
Nous essaierons de nous relayer environ toutes les 2h, pour rester frais et performants toute la durée de la course. Le sommeil, l’alimentation, l’hydratation prennent toute leur importance sur un tel format.
Le poids de ce que nous embarquons à bord est limité, alors nous devons tout peser.
Nous embarquons 13kg de nourriture : un mix de lyophilisé (déshydraté), appertisé (sous vide), de produits frais et d’encas à grignoter : pratique et super important pour le moral !
Nous embarquons également 35 L d’eau : pour boire, mais également pour réhydrater la nourriture lyophilisée !
Il n’y a pas grand chose de trop !
Stratégie au départ
Pour aller jusqu’aux Scilly, un gros anticyclone (synonyme de pas de vent) nous barre la route. Plusieurs options s’offrent à nous :
– Le contourner par l’ouest : rallonge beaucoup la route mais on est assure d’avoir toujours du vent, l’option « safe ».
– Le contourner par le Nord : la route la plus courte mais à double tranchant. Si le thermique se lève à la côte, banco, si non c’est un coup à rester coincer dans la pétole le long des côtes bretonnes.
– « couper le fromage » : une option un peu risquée car la pétole peut être dangereuse, mais qui peut être payante si l’anticyclone se déplace plus vite que prévu.
Nous partons sur la troisième option et nous retrouvons rapidement seuls. Le bord étant super long, il ne faut pas très longtemps avant que les bateaux se dispersent et qu’on ne voit plus personne.
Nous devons donc nous battre contre nous même. Essayer d’être les plus rapides possible, en ne sachant pas comment avancent les autres ! Nous pouvons aussi bien être 1er loin devant, milieu de paquet, loin derrière…
Regroupement aux îles Scilly
Finalement, c’est l’option la plus risquée, à la côte, qui a payé. Après une bonne partie de la montée autours de la 3-4ème place, nous avons finalement croisé la flotte en milieu de paquet, pas mal, tout reste à faire !
Nous avons contourné les îles en jouant entre les cailloux pour éviter au maximum le courant. On se serait cru aux régates du 15 août dans la Baie de Morlaix ! Nous avions quasiment toute la flotte en visu et nous avons réussi à distancer nos adversaires proches !
Le paysage était magnifique, entre les îles, les petites criques, les plages… N’étant jamais allée aux Scilly, c’était un peu frustrant de ne pas pouvoir s’arrêter pour découvrir, d’autant plus que les pubs étaient réouverts ici depuis la veille !
Mais la course c’est la course ! On reviendra plus tard pour les vacances !
L’ordinateur nous annonce un bord de près de 215 milles jusqu’à la prochaine marque. Ca va être TRES long ! Un bord mouillé, le bateau sur la tranche, froid, ça va se jouer à la vitesse et à l’endurance.
Descente à Bordeaux chaotique
Nous partons dans un bon rythme. Un petit déficit de vitesse par rapport aux leaders, mais accrochés à notre paquet.
Malheureusement après quelques heures, notre grand voile se déchire. Nous sommes alors obligés de naviguer sous 2 ris pour le reste de la course. Ce n’est plus la même course ! Avec une voile réduite presque de moitié, nous voyons nos concurrents nos dépasser les uns après les autres.
On ne lâche rien, on est venu pour apprendre ! On essaie de ne pas se faire trop distancer et réussissons même à recoller nos derniers adversaires sur le dernier aller retour ! Malheureusement ça ne suffira pas.
En retard pour la marée (#2)
Nous franchissons la ligne d’arrivée à 23h35, 10 minutes seulement après nos prédécesseurs. Une petite victoire pour nous qui sommes handicapés par notre grand voile réduite !
C’est 10 minutes trop tard pour pouvoir rentrer dans le port. La marée est trop basse et nous sommes forcés d’attendre 4h à l’extérieur que la mer monte. Moment difficile ! On se serait bien passé de cette 5ème nuit en mer, dans le froid et à l’arrêt !
Nous mettons l’ancre devant l’entrée du chenal et essayons de dormir dans le froid en pensant aux copains qui sont déjà sous la douche, au chaud dans leur lit ! Nous levons l’ancre à 3h30.
Un grand merci à la petite équipe venue nous accueillir au ponton en plein milieu de la nuit malgré le froid et la fatigue !
De la stratégie
De la vitesse
Des moments de solitude
Des concurrents impitoyables
Des superbes nuits étoilées
5 jours et 4 nuits en mer
780 milles parcourus
Des conditions rudes
Une super entente à bord
Des paysages superbes aux Scilly
De la casse
Des moments durs
Du rase-cailloux au contact
Un froid polaire
Aller au bout et ne rien lâcher !
Encore une fois, un grand merci à tous ceux qui me soutiennent de près ou de loin !
Team Vendée Formation
Département de la Vendée
Pays de Saint Gilles Croix de Vie
Les adhérents Intermarché et Netto
Escales Ouest et la résidence Equinoxe
Mon club : la Société des Régates de Térénez
La famille et les amis, toujours à fond !
Merci pour la balade, et vivement la prochaine régate , le tour de Bretagne à la voile début juillet !